Des récits artificiels contre l'érosion génétique des discours [cyber éclat]
(de notre correspondant PG)
Stopper l'érosion dramatique à la pointe de la métaphore, grâce à des brefs récits artificiels qui fixent les témoignages et les tournures proverbiales, tel est le pari du projet baptisé "Ulysse" et lancé par Analogie Ecran, Cartel qui milite pour une "méthode affectueuse" de support sensible des idiomes génétiques.
Depuis les années 60, les méthodes de compression du génome ont amputé, selon les estimations, de 100 à 500 milles minuscules la pointe sensible ou chercheuse de la métaphore génétique. Et ses nouveaux frontaliers, souvent de prolixes compilateurs, multiplient les tentatives pour protéger leurs efforts de naturalisation et d’autogreffe dans le récit historique.
En septembre, l'un d'eux s’est porté volontaire pour la méthode scan-prof. La méthode utilise des nouveaux algorithmes de synthèse linguistique. Par exemple : « Des récifs artificiels sont implantés en épissure dans mon imprimante et 1 200 sacs d’articles de presse ont été numérisés et stockés dans le serveur qui protège sa Superbe Jouissance contre les courants ravageurs de l’anatomie surannée. »
Et ce n’est qu’un début. Selon Jack Ref, le cybergénéticien qui a développé les algorithmes de base : « La méthode se rapproche d’une procédure aléatoire d’hypnose des processeurs. »
Des observateurs assermentés, dont nous sommes ici tenus de préserver l’anonymat, notent que « quelques épisodes plus tard, les voyelles commencent à se fixer, six mois plus tard les corps morts, d’anciennes reliques de majuscules dont on prétend qu’elles sont bien de celles qui ont servi de germes de cristallisation aux grands récits épiques, et les coupures de presse et d’usuels scannées en vrac ont disparus sous des agrégats fictionnels, et des relevés orthographiques réguliers effectués par le programme résident Scan Prof dénotent une net fictionalisation. »
« L'érosion des minuscules semble stoppée, la concordance se sédentarise, ce qui atténue le banal et permet de gagner sur la profondeur », assure Jean-François Morniack, poète professionnel, géniteur d’analogies et principal actionnaire du programme Scan Prof.
Coût de l'opération ? 12 000 consonnes. Une goutte d'eau dans l'océan langagier englouti par la campagne d’édulcoration érotique des discours.